Art décoratif séculaire, la broderie dite "bretonne" a pris son essor au 19e siècle rentrant ainsi ethnologiquement dans le particularisme culturel de la Bretagne. Nul ne sait exactement son origine ou son inspiration, mais la pièce la plus ancienne connue à ce jour (un gilet bigouden de 1814) atteste déjà de toute sa richesse. Au 20e siècle, le Première Guerre Mondiale et ses conséquences humaines et économiques imposent une période de deuil. Les Bretons renoncent à porter leurs costumes autrefois riches et ostentatoires et privilégient des modes sombres, ou renoncent peu à peu au costume paysan au profit de modes citadines. Anticipant cette disparition, des projets de pérennisation apparaissent pourtant dès 1928 avec notamment la création d'une école d'arts appliqués à Loctudy où la tapisserie et la broderie y sont enseignées. Dans les années 1930, la broderie retrouve des couleurs et même un renouveau grâce au travail de la société Le Minor qui va porter la broderie au rang d'emblème régional avec ses produits commerciaux ( nappes brodées, poupées, dentelles etc.).
La préoccupation de l'identité bretonne et le renouveau culturel de l'Après-Guerre ramènent peu à peu le costume breton et la broderie au cœur des débats par le biais des cercles "celtiques" qui ne feront que constater la disparition des derniers savoir-faire liés au costume (repasseurs de cols et coiffes, brodeurs, bijoutiers, tisserands, etc.). Dans les années 1970 -1980, le revivalisme autour de la broderie prend de l'ampleur et la ténacité de Viviane Hélias et de plusieurs collaborateurs conduisent la Confédération War'l Leur à mettre en place de nombreux stages tant pour les groupes que pour le grand public et à instituer une commission broderie dont la vocation première est de transmettre les savoir-faire ancestraux.

La politique confédérale à l'égard de la broderie reste la même depuis sa création : pérenniser cet art. Pour parvenir à mener à bien ce projet, la Confédération a embauché deux salariées à mi-temps qui perpétuent la transmission de cet art à part entière. Stages, interventions scolaires (de la grande section de maternelle à la sixième), conférences, expositions (Lyon, Confolens, Bayeux, Luxembourg, Québec, Louisiane, Washington ... ) etc. font partie des nombreuses actions que mène l'antenne broderie tant pour les adultes que pour les enfants. Par ailleurs, la Confédération prend soin pour ce jeune public de placer la sensibilisation à cette compétence au même niveau que l'apprentissage de la danse, la musique, du costume, etc.
Très tôt, l'antenne broderie a également répondu à la demande des stagiaires en éditant en 1989 un fascicule intitulé "La Broderie en Basse Bretagne" aux éditions Jos. En complément de cet ouvrage, elle réalisera une cassette VHS.
Depuis plusieurs années, la contribution de l'antenne broderie au festival de Cornouaille montre tout l'attachement de la Confédération à faire connaître et reconnaître la diversité du patrimoine vestimentaire de Bretagne trop souvent méconnu du grand public.